L’art à travers l’injustice

Vous avez peut-être déjà remarqué ses œuvres dans Strasbourg : sur des murs, des portes, des boîtiers électriques, ces œuvres de street art sont signées Dan23. 

Dan23 est assis dans son atelier, rempli de peintures, de bombes aérosols, de pinceaux et de toiles. Une odeur de peinture et de café enivre l’atelier tout entier, il est en train de réaliser une nouvelle oeuvre.

Artiste de street art depuis 8 ans, Dan23 s’est fait connaître par son style incontournable et son évolution au fil des années. Ce qui pour lui n’est qu’un moyen d’expression, un besoin de créativité est devenu, aujourd’hui, une vraie conduite de vie

« J’étais en roue libre, je dessinai ce qui me plaisait sans trop me poser de questions. »

Dan23
Street-art signé Dan23

Au début, Dan23 cherche ses marques, en passant par la musique, il commence à peindre sur scène pendant des concerts puis à peindre des portraits de musiciens dans la rue. Son travail s’est ensuite porté sur la dénonciation du rôle des médias par la représentation du regard, mais il n’arrive toujours pas à se positionner sur son message et ses choix thématiques. 

C’est en travaillant sur les humanistes qu’il commence à découvrir ses thèmes de prédilection, il comprend alors, que lorsqu’il peint, ce sont les injustices qu’il veut mettre au-devant de la scène. Il peint les portraits de « râleurs » comme Martin Luther-King, Gandhi sans savoir que le fil conducteur est l’injustice.

Un nouveau départ

Il a donc commencé à se documenter là-dessus afin d’apprendre comment le cerveau humain pouvait fonctionner. Dans ses recherches, il a distingué deux grandes familles : celle des hypersensibles qui ressentent de l’empathie ; et celle des analytiques, c’est-à-dire les narcissiques. En étudiant ces deux familles, il les a rapprochées à l’écologie, en comparant les hypersensibles aux personnes se sentant concernées par l’écologie et les narcissiques aux lobbys et aux hommes politiques qui ferment les yeux face aux enjeux actuels.

« J’ai compris que cette hypersensibilité et l’injustice s’était devenu en fin de compte ce que je devais faire car ça me correspondait. »

Dan23

Ce n’est que depuis 1 an que Dan23 a réellement compris son mode de fonctionnement, pour lui tout ce processus n’est qu’une recherche sur lui-même et sur son message qui l’a amené à l’écologie

L’artiste suit énormément les actualités et les événements qui peuvent arriver sur la planète, il va ensuite se documenter sur ce sujet afin de pouvoir cibler et s’exprimer en créant une œuvre. Sa dernière œuvre en date : « Fuck Monsento », est une critique du géant industriel américain spécialisé dans les biotechnologies agricoles qui détruirait notre écosystème. 

Dan23 va aussi ajouter un côté didactique à ses peintures, au lieu de seulement voir une image représentative, Dan va y ajouter du texte ou des données pour informer et sensibiliser les passants qui n’ont pas forcément connaissance de ce qu’il se passe. 

« Le fait de découvrir mon mode de fonctionnement, ça m’a aidé et tout a été plus simple dans ma peinture. »

Dan23

Désormais, Dan décide d’affirmer son message dans cet univers que sont l’écologie et la planète, il refuse tout autre projet qui ne répond pas à cette question. Pour lui, c’est un accomplissement, car avant, il ne peignait que pour mettre du beau dans la ville, avec un petit message derrière. Mais là, c’est le contraire, il veut réellement passer un message pour changer les mentalités

« Je veux ouvrir les mentalités et me changer moi-même. »

Dan23
Fresque d’abeille, place Gutenberg à Strasbourg.

Rudolf Clémentine

Laisser un commentaire