HandiDent, des soins adaptés pour les personnes handicapés

Des patients en salle de repos après leur opération.

Créé il y a dix ans et situé à Haguenau dans la clinique Saint-François, le réseau Handident est une association constituée de chirurgiens-dentistes. La particularité d’Handident est que ce réseau s’occupe bénévolement de personnes en situation de handicap, qui ne peuvent être soignés en cabinet classique. 

Le réseau se trouve au sein de la clinique Saint-François, situé à Haguenau

L’objectif de ce réseau est de faciliter l’accès aux soins bucco-dentaires des personnes en situation de handicap de tout âge et tout type de déficience. En effet, les cabinets dentaires classiques ne sont pas adaptés pour tout le monde et font dans certains cas, des erreurs.

Les opérations se réalisent sous anesthésie générale

Pour ce faire, leur cabinet est équipé pour que tout se passe pour le mieux, et réalise leurs soins sous anesthésie générale. Le réseau ne se limite pas qu’à la ville de Haguenau ; des dépistages sont réalisés dans toute l’Alsace et des patients viennent de toute la France.

« Il y en a très peu en France. Ici c’est un parcours du patient complet. Il y a un suivi de chaque patient. Les familles reveinent régulièrement et sont généralement très contentes. »

Camille Pichon, secrétaire chez Handident.

Ce réseau existe depuis maintenant 10 ans grâce au docteur Albecker : la fondatrice de Handident. Intéressée par ce projet, le docteur Brigitte Mengus, chirurgien-dentiste, a quitté son cabinet classique pour devenir la coordinatrice du réseau Handident

« Les praticiens qui viennent ici travaillent sans dépassement d’honoraires, font des actes difficiles dans des conditions quelques fois un peu compliqués. Ils sont motivés par la simple idée que tous les patients ont le droit d’être soignés. »

Brigitte Mengus, chirurgien-dentiste et coordinatrice du réseau Handident.

Chaque année, le réseau réalise entre 600 et 700 soins que ce soit en sédation ou en bloc opératoire, dans leurs horaires de consultations, et plus de 3000 patients inclus dans le réseau sont suivis régulièrement.

Marvin Flore

Ça gaz pour la méthanisation !

La méthanisation est aujourd’hui une activité de plus en plus répandu chez les paysans alsaciens.

Pour comprendre pourquoi nous sommes allés à la rencontre de sylvain Koeger, qui s’est lancé dans la méthanisation en janvier 2019.

Découverte de l’exploitation de Sylvain Koeger.

Sylvain Koeger dans son étable.

Sylvain Koeger est un agriculteur qui a repris la ferme familiale de Nideraldorf en 2012. Il prend soin de ses 130 vaches laitières et de ses vaches bovines avec l’aide de son père. Il cultive du maïs sur une surface de 100 hectares. Mais comme pour beaucoup d’agriculteurs, les temps sont difficiles… Alors,  installer une unité de méthanisation a été pour lui une manière d’assurer son avenir.

Pour l’installation de son unité de méthanisation il a pu bénéficier d’une aide à hauteur d’un tier, de la part de la région et de l’ADEME( Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

Cette installation imposante a représenté un investissement d’1,4 millions d’euros, mais le chiffre d’affaire de cette nouvelle activité est égal à celui de l’exploitation.

La méthanisation : comment ça fonctionne ?

La méthanisation est un processus consistant à faire fermenter des déchets agricoles comme le lisier et le fumier pour les transformer en gaz.

La première étape commence par la « récolte du lisier et du fumier dans l’étable pour être déposé dans une trémie ». Les déchets sont ensuite automatiquement acheminés dans une grosse cuve appelée digesteur ou méthaniseur.

Ils y macèreront pendant environ 80 jours à une température égale à 40°C. Afin d’éviter la formation de croute ou de mousse trop importante dans le méthaniseur, le mélange est remué deux heures par jour à l’aide d’un agitateur motorisé. L’eau est utilisée pour refroidir le moteur, une fois refroidit l’eau est chaude, elle est donc utilisée pour garder la cuve à 40°C.

Après fermentation, un liquide inodore appelé digestat est évacué. Sylvain Koeger l’utilise par la suite comme engrais dans ses champs.

Le gaz qu’il récolte est transformé en électricité puis injecté dans le réseau. Il précise que ce n’est pas la seule manière l’utiliser. « Le biogaz peut aussi être purifié puis injecté dans le réseau de gaz naturel du coin. »

« La matière première utilisée est déjà présente sur la ferme » Sylvain Koeger.

Le fait que la matière première soit présente sur le site permet de gagner du temps, de l’argent et surtout d’éviter un transport supplémentaire. Les contrats sont passés sur 15-20 ans ce qui permet à sylvain de sécurisé davantage son avenir qu’avec son exploitation agricole. L’unité de méthanisation de Sylvain est une des plus petites d’Alsace, malgré tout elle peut fournir l’équivalent de la consommation de 50 habitations. Dans le Bas-Rhin il existe une dizaine d’unités individuelles et seulement 2 collectives.

La méthanisation est donc une bonne méthode qui allie valorisation des déchets, valorisation agricole et production d’énergie renouvelable.

Article écrit par Emilia Seel.

Escape game, les secrets de l’engouement

Bruits de pas, murmures qui s’élèvent des combles, parquet qui grince… bienvenue dans La prophétie Maya, escape game à succès proposé par « The Little Red Door » à Strasbourg. Toute l’année, les Strasbourgeois peuvent enfiler le costume de Sherlock Holmes et vivre des aventures extraordinaires le temps d’une partie.


« Aventuriers, n’ayez pas peur. Enfoncez votre bras dans la gueule de la statue »

Julie, Game master chez The Little Red Door
La porte d’entrée vers le temple Maya

Le concept de l’escape game est simple, il s’agit d’un jeu d’évasion grandeur nature où les joueurs disposent d’une heure pour collecter les divers indices et résoudre les énigmes qui les mèneront à la sortie, avant que le piège ne se referme sur eux.

Dès l’arrivée dans l’escape game, le ton est donné. L’entrée du temple Maya se fait par une armoire. Original comme entrée en matière. Les joueurs trépignent d’impatience. Le temple est sombre, plongé dans l’obscurité d’une caverne éclairée par de fausses bougies. Le décor n’est pas sans rappeler celui d’Indiana Jones, de grosses pierres, des crânes à rechercher et des bruitages d’ambiances. Les joueurs fouillent sous les poteries, tentent de déchiffrer les énigmes qui se trouvent sur les cartes et observent, confus, les murs cryptés. Le moindre bruit les fait tressaillir.

Un jeu qui fait salle comble

Que signifie tous ces pictogrammes ?

L’escape game s’est démocratisé ces dernières années en France et notamment à Strasbourg, comme le soulève Jéremie PIEGAY, gérant de l’escape game The Little Red Door : « En 2017, il n’y avait qu’un seul escape game à Strasbourg, c’était l’occasion idéale pour s’implanter. Aujourd’hui on compte déjà plus de 8 escape games dans la ville ! ». En effet, la demande est forte pour ce nouveau type de jeu et certains joueurs sont déjà accrocs : « Ce soir, on fait un marathon d’escape game, on vient tout juste de sortir du premier » nous rapporte Olivier, avec un grand sourire et les yeux pétillants lors de son entrée dans l’escape game, accompagné de sa bande d’amis.

Pour Marine, game master* chez A-maze-in, l’engouement s’explique surtout par la nouveauté : « Je pense que c’est un nouveau type de divertissement, car tout le monde peut participer, c’est très intergénérationnel. Ça permet de vivre ses amitiés ou ses liens affectifs de manière différente. C’est un réel travail d’équipe, et ça manquait. ». Des arguments validés par les joueurs présents à l’escape game, qui ont apprécié « le fait d’être en groupe », « le magnifique cadre », ou encore « de partager des moments ensemble loin des smartphones ».

La game master présente les règles du jeu à l’équipe d’aventuriers

Avec un billet à 25 € en moyenne, les escape games sont pris d’assaut comme le révèle Jérémie : « Les réservations se font très vite, dès que les personnes ont un creux dans leur emploi du temps, elles pensent à réserver ».

*game master = personne qui accompagne et guide les joueurs pendant la partie.

Les secrets de la réussite  

« Une salle, c’est un an de travail, on teste la partie sur nos amis pour déceler les éventuelles failles »

confie Jérémie PIEGAY.
Plusieurs scénarios sont disponibles

Les escape games ne laissent rien au hasard et proposent un panel d’histoires, aux thèmes variés pour répondre aux attentes du plus grand nombre. Les sources d’inspirations sont multiples, séries TV (La Casa de Papel), films, ou encore jeux-vidéo, il faut toujours se réinventer.

Des costumes pour les acteurs

La participation d’acteurs à la partie rend l’immersion plus intense comme l’évoque Jules, tout euphorique après sa session de jeu « J’adore quand il y a des acteurs dans la partie, ils interagissent avec nous, ils nous font peur, on se croirait dans une scène de film ». Enfin pour Léa, joueuse régulière, le décor revêt une grande importance :  « Lorsque le décor est digne d’un film, on rentre plus rapidement dans l’action. J’adore les escape games d’horreur et d’aventures, c’est là que les décors sont les plus aboutis et inattendus ».


Imran KELES

Le Molodoï, un lieu idéal pour révéler votre talent musical !

Vous avez sûrement déjà entendu parler du métal, cette musique assez atypique et qui peut sembler bruyante pour les oreilles, voire violente. Aujourd’hui, ce genre musical s’est forgé une place dans le monde de la musique et est devenu un genre reconnu ! De plus en plus de musiciens s’identifient à ce style, ce qui permet de donner naissance à plusieurs groupes qui ne demandent qu’à enflammer la scène en faisant rugir leurs guitares.

logo Music’s Shoot

C’est le but de l’association strasbourgeoise Music’s Shoot. Mettre en avant la musique et ses acteurs, notamment en organisant des concerts dans les différentes villes alsaciennes. Ce vendredi 31 janvier était organisé une soirée Métal Hardcore au Molodoï de Strasbourg. Une petite salle multi-activité, à première vue assez sombre et terne  mais qui, dès mon arrivée, m’a plongé dans l’univers de la musique et plus particulièrement du rock ! Des stickers de groupes célèbres jonchent chaque porte. Des posters en guise de tapisserie permettent de rendre ce lieu unique mais surtout de lui créer une histoire.

Les coulisses du Molodoï

Ce soir-là, des groupes tels que Oural, Lies we sold mais également In Arkadia se sont produits sur scène. Entre mélodie, lourdeur et violence, leurs musiques n’ont à aucun moment lassé le public et du fait que ce soit des groupes plutôt récents, leurs ont permis de gagner de la visibilité et d’augmenter leur notoriété.

 « On a un public métal qui est assez large à Strasbourg déjà parce qu’on a l’Allemagne à coté mais également La Laiterie qui fait une programmation très variée ».

Thomas, vice-président de Music’s Shoot

Fan incontesté de métal ou non, vous avez surement déjà reconnu certains adeptes dû à leur style vestimentaire par exemple. En effet quand on aime le heavy métal, c’est tout un style que l’on adopte. Tatouages, piercing ou blouson en cuir, on s’identifie à ces différents codes,  même si l’on peut parfaitement avoir un style plus « courant » et adorer ce style de musique.

« Pour moi le métal c’est de la musique mais c’est avant tout un état d’esprit !»

Une homme du public

Le Molodoï, un lieu autogéré par ses acteurs :

Le Molodoï n’est pas une salle louée aux associations, elle est simplement mise à disposition. C’est principalement le Comité d’administration Collégial qui assure la gestion et la dynamique des lieux.

Un ingénieur son y est salarié à temps plein permettant un rendu sonore de qualité pour les associations qui utilisent la sonorisation. La scène est entièrement équipée en lumières et des amplis guitares ainsi qu’une batterie sont déjà mis à disposition. Les guitaristes n’ont donc plus qu’à ramener leurs guitares et à les brancher !

À la création de cette salle début des années 90 par l’association Molodoï Production, l’objectif fixé était de permettre aux associations de disposer d’un espace de création, de diffusion et de rencontres. Aujourd’hui, ce n’est pas moins de 900 évènements qui ont été organisés dans la joie et la bonne humeur. On peut dire que le Molodoï a su faire parler de lui !

Façade de la salle « Molodoï »

Que vous soyez jeunes ou non le métal est fait pour tout le monde.

À noter que la prochaine soirée organisée par l’association aura lieu le 23 février à l’Elastic Bar de Strasbourg et vous proposera une programmation un petit peu différente orientée cette fois ci Rock’n Roll !

Sébastien MAGNAN

24thlon : Une course contre la maladie

Comme chaque premier week-end de décembre, le téléthon a lieu partout en France. Différentes animations tel que des spectacles, des jeux ou encore des défis sont réalisés sur le territoire avec comme objectif : récolter le plus de dons possibles. Dans la commune de TINQUEUX, cela fait maintenant plusieurs années que le concept du 24tlhon a été lancé. Le principe est simple : 1 tour = 1€. Un parcours d’un kilomètre est installé au niveau de la salle des fêtes de la ville et les participants s’engagent à donner 1€ par tour réalisé.

« Le « catalyseur » on peut dire, a été le choc pour moi puis pour mes collègues et mes responsables lorsque nous avons appris que mon fils Robin avait une dystrophie musculaire de duchenne. »

Thierry LECLERC

Thierry LECLERC (papa d’un garçon atteint de la myopathie du Duchêne) est à l’origine de cette idée, « Le « catalyseur » on peut dire, a été le choc pour moi puis pour mes collègues et mes responsables lorsque nous avons appris que mon fils Robin avait une dystrophie musculaire de duchenne. Il fallait que je m’engage avec le comité téléthon déjà existant à Tinqueux, et mon PDG, Pascal, a engagé l’entreprise dans cette affaire ».  Afin de faire connaitre le projet des aquatintiens, Thierry et les équipes du comité du téléthon de Tinqueux ont déposés des affiches dans toute la ville. Le résultat a été à la hauteur de leurs attentes car plusieurs dizaines de personnes étaient présente sur la ligne de départ avec en tête Robin LECLERC (le fils de de l’actuel coordinateur du téléthon de l’agglomération rémoise). « En 2010, je me rappelle, nous avons fait ce premier 24thlon sous la neige avec comme poste d’inscription, de ravitaillement et de secours, une grosse tente igloo prêtée par les scouts de Tinqueux. C’était le début d’une super aventure ! ». Le 24thlon est lancé chaque année le vendredi à 19h et se déroule jusqu’au samedi 19h. Pascal, le patron de Thierry mais aussi adepte de l’ultra trail a eu à cœur de tenir l’entièreté des 24 heures.

équipe prête a courir

« La seule course que l’on fait c’est celle contre la maladie car elle, elle n’attend pas »

Thierry LECLERC

Durant ces 24 heures tout le monde est le bienvenu. On y croise des enfants, des grands-parents, des plus ou moins sportifs mais tous sont motivés. Il suffit aux personnes de se présenter sous la tente placée sur le parvis de la maison des associations. Il y aura toujours une personne pour vous accueillir avec le sourire et vous donner un dossard. Ensuite libre aux participants de choisir entre la course a pied ou la marche même si cela n’a pas d’importance. Un ravitaillement garni de crêpes, gâteaux et boissons chaudes est mis à la disposition de tous les coureurs. « Le concept plait aux gens car qu’ils viennent se défouler en famille, entre amis ou même seul mais toujours dans la bonne humeur ». Thierry précise aussi « qu’il ne s’agit pas d’une course a proprement parlé, chacun vient quand il le souhaite et va à son rythme. La seule course que l’on fait c’est celle contre la maladie car elle, elle n’attend pas ». De plus au fils des années, des activités se sont ajoutés au concept de base avec notamment de la marche nordique.

Le 24thlon est à présent comme son loto, un classique du téléthon de Tinqueux.

LECLERC Malo

Vers un renouveau du monde paysan ?

Anne-Flore et Pierre-Luc en plein repiquage des laitues dans leur Ferme du Marais Vert

Installés depuis bientôt 4 ans, Anne-Flore et Pierre-Luc sont tous deux paysans-maraîchers.

Issus des métiers de la comptabilité et du social, et désireux d’apporter plus de sens à leurs actions, ces « néo-ruraux » ont choisi de se tourner vers l’agriculture biologique. Leur exploitation, peu mécanisée et très autonome, pourrait bien préfigurer l’agriculture de demain.

Le jeune couple produit lui-même ses plants pour le maraîchage, ses céréales nécessaires à l’alimentation de leurs volailles, mais aussi ses outils, en collaboration avec l’atelier paysan, une coopérative d’auto-construction.

Pour eux, l’objectif de cette reconversion a dès le départ était de pouvoir concilier le bon sens paysan avec les modes de vie contemporains. Fini l’époque où être paysan signifiait passer sa vie dans les champs. Anne-Flore et Pierre-Luc travaillent parfois moins de 35H par semaine en basse saison, et moins de 50H par semaine pour les périodes les plus productives. Un chiffre très raisonnable qui leur permet d’élever ensemble leur fille de 4 ans, mais aussi prendre des congés de temps à autres.

Pour la commercialisation, le jeune couple a misé sur la vente directe.  » On sent réellement qu’il y a un potentiel, une demande pour une agriculture plus respectueuse de l’environnement, pour les circuits courts, une alimentation relocalisée…  » nous confie Pierre-Luc.

Tous les vendredi matin, ils ouvrent leur espace de vente situé en bordure d’un des principaux axes routiers du village. Ils nous expliquent qu’ainsi ils ne sont plus dépendants des grossistes qui leur proposent des tarifs peu alléchants, en plus d’exigences particulières quant au calibrage des légumes. Pour eux c’est sûr, c’est moins de gâchis, et plus de revenus.

  » Ce qui est important c’est que la société et les consommateurs continuent à se mobiliser, parce-ce que le changement va venir de là  » souligne encore Pierre-Luc, en faisant référence à la crise que traverse le monde agricole vis-à-vis de l’opinion publique.

Loin de la tranquillité de leur ferme, c’est au milieu du vacarme des tambours et des casseroles que nous retrouvons Anne-Flore et Pierre-Luc, quelques jours plus tard. Car aujourd’hui, la Confédération Paysanne, leur syndicat, a appelé à la mobilisation. Avec la plateforme inter-organisation  » Pour Une Autre PAC « , le message est clair : il faut une refonte de la Politique Agricole Commune. Accusée d’avoir poussé le monde agricole à recourir à des méthodes productives délétères pour la qualité alimentaire et l’environnement, mais aussi d’avoir détérioré les conditions de travail et la sécurité financière des agriculteurs, la PAC actuelle sera revue par le Parlement Européen en 2020. Une opportunité pour y inscrire les fondements d’un modèle plus durable, selon les spécialistes.

Pierre-Luc prend la tête du cortège, suivi de près par les tracteurs présents ce jour-là.

Selon Jacques Morineau, président de la plateforme  » Pour une autre PAC « ,  » entre la moitié et les deux tiers des paysans en France sont prêts à faire les grands pas qu’il nous reste à faire « .

Nous croisons également Denis Perreau, secrétaire national de la Confédération Paysanne, pour qui  » si on reste dans le même paradigme, on va aller dans le mur « .

Comme souvent, les manifestants ne manquent pas d’imagination pour faire entendre leurs revendications.

Un constat partagé par près de milles manifestants ce jour-là, issus entre autres du monde agricole. La prochaine réforme de la PAC devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2021. Elle pourrait amorcer la transition nécessaire pour développer une agriculture plus respectueuse de l’Homme et la Nature, et mieux adaptée aux défis contemporains.

Vincent-Guilhem Lataillade

Le wild wedding festival florissant

Chaque année depuis 2016, Caroline organise deux sessions du wild wedding festival en Alsace. Cette année, les exposants et les visiteurs sont une nouvelle fois au rendez-vous au milieu de l’odeur des roses, de lumières féeriques et de bons petits plats et amuses-bouches à déguster. Mais qu’est-ce que le wild wedding festival ? Il s’agit d’un salon du mariage pas comme les autres, où riment éco-responsabilité, beauté… et amour bien-sûr !

Nous avons compté plus de huit-cent cinquante visiteurs lors de la dernière session qui s’est déroulée le premier week-end de février 2020 à l’ancien hôtel de ville de Rouffach dans le 68. Une assurance que la démarche éco-responsable est en plein essor, et même en matière d’organisation de mariage ! Caroline était wedding planner pendant près de dix ans et organise des salons du mariage depuis 2006. C’est en 2015 qu’elle décide de se consacrer exclusivement à son projet « Wild Wedding festival ». Pendant plusieurs années, elle s’est demandé comment fusionner son expérience et l’amour de son métier avec ses idées différentes et progressistes.

 « Les salons traditionnels ne me correspondaient pas, et je voyais qu’ils ne correspondaient pas non plus à certains visiteurs, j’avais plus une démarche très militante, très écologique, très anti-système… »

Caroline Beck-Wild, organisatrice du Wild Wedding festival

Et c’est ainsi que l’idée du salon du mariage alternatif est née. Aujourd’hui, le concept évolue sans cesse avec de nouvelles idées, de nouveaux exposants et une mentalité écologique qui touche de plus en plus de monde. Déjà lors du lancement du projet, Caroline a compris qu’elle répondait à une vraie demande.

« Pour la première session, je pensais réellement me retrouver toute seule, je n’aurais jamais pensé que vingt personnes allaient me suivre, ça répondait vraiment à une demande des exposants et des particuliers ».

Caroline Beck-Wild

Vous trouverez sur place des exposants réguliers ou non, des fleuristes, des couturières, des photographes, des traiteurs, une caravane à souvenirs…

En septembre 2018 à Hoerdt (67), il y avait même une tatoueuse, qui elle, utilise de l’encre vegan et tatoue dans son vieux combi à fleurs retapé. Caroline propose des tarifs avantageux aux exposants participants, comparé aux salons classiques. En revanche il faut répondre à un cahier des charges assez strict et il s’agit d’un événement participatif ; c’est à dire que chaque exposant participe à la communication du festival, propose des ateliers, installe et désinstalle les expositions. Pour exemple, l’or des bijoutiers ne doit pas être l’or tiré en masse par des enfants dans les mines, comme la plupart de l’or qu’on retrouve sur le marché européen. Ils doivent être titulaire du label Home – Fairmined qui certifie la provenance de l’or. Les exposants de robes de mariées ne sont pas des vendeurs qui tiennent une boutique de robes qui viennent des quatre coins du monde, il s’agit toujours de créatrices indépendantes. Les traiteurs sont obligés de présenter des produits frais et maison, issus de circuits courts, donc proposer une nourriture locale et travaillée, non achetée.

Caroline lors d’un discours au wild wedding
Photographie de Babouchkatelier

Caroline est aujourd’hui une société, elle a su aller au bout de son envie d’entreprendre de nouvelles choses en suivant ses convictions personnelles, conciliant son amour pour la nature avec son métier d’événementiel. Son parcours est à l’image de ce qu’elle est ; une femme indépendante et progressiste.

Pour la petite anecdote, l’organisatrice a donné le nom de « Wild » à son entreprise en référence à la nature, et peu de temps après, elle a porté ce nom par pur hasard comme nom de famille après son mariage avec Gilles Wild, aujourd’hui exposant de construction de bois au salon de son épouse.

Fanny Clauss

Commerçante, un métier concurrentiel !

C’est dans sa boutique « Mise au green » avec de la musique dans une ambiance et une décoration qui mélange moderne et motifs, représentants les vaches, alors qu’elle était en train de finaliser une vente que j’ai rencontré Michelle, une commerçante du centre-ville de Haguenau.

Michelle SCHMIDT, responsable de la boutique « Mise au green » de Haguenau

Michelle est commerçante à Haguenau depuis une dizaine d’années, ensemble nous avons discuté de l’évolution de son métier et en particulier de l’impact qu’a le village des marques de Roppenheim sur son activité.

« Il y a 10 ans, il y avait plus de touristes qui venaient faire les boutiques. »

Michelle SCHMIDT, commerçante à Haguenau

Le constat de Michelle est sans appel, depuis qu’elle a commencé son activité, elle s’aperçoit que le nombre de clients étrangers (notamment les Allemands) sont de moins en moins nombreux. Cette baisse est notamment due à la création en 2012 du « Village des marques » de Roppenheim qui regroupe toutes les grandes marques.

« Les Allemands sont très friands des lieux comme le village des marques. »

Michelle SCHMIDT, commerçante à Haguenau

Alors que Michelle m’expliquait les raisons pour lesquelles les Allemands préféraient le village des marques, nous avons été interrompus par l’entrée dans la boutique d’une cliente. 

Pendant que Michelle s’occupait de sa cliente, j’en ai profité pour faire un tour dans la boutique. Je me suis aperçus que l’ensemble de la boutique mettait en avant plusieurs promotions alors que nous ne sommes pas en période de solde.

Une fois la cliente partit, Michelle m’a justement parlé de ses fameuses promotions.

Boutique de Michelle, « Mise au green » à Haguenau

« Afin de rester intéressant par rapport au village des marques, je suis obligés de faire des promotions.»

Michelle SCHMIDT, commerçante à Haguenau

Pour continuer à attirer des clients, Michelle fait régulièrement des promotions. Et cela fonctionne ! Grâce à ces promotions, Michelle arrive à attirer des clients. À ce moment-là, un couple d’Allemand entre dans la boutique ! 

Après s’être occupé de ce couple, Michelle revient vers moi et m’explique qu’elle n’a plus peur de la concurrence avec le village des marques de Roppenheim.

«Aujourd’hui, les clients reviennent de plus en plus dans les centres-villes. Les clients cherchent de plus en plus de conseils et d’accompagnement, chose qu’il ne trouve pas à Roppenheim. »

Michelle SCHMIDT, commerçante à Haguenau

Alors que le village des marques a maintenant ouvert il y a 8 ans, Michelle est rassurée de voir l’activité revenir un peu. Ce retour est notamment dû aux plaisirs qu’ont les acheteurs de venir dans les petits magasins afin d’obtenir une ambiance plus conviviale ainsi que de bon conseils !

C’est donc sans crainte que Michelle continue de former son apprenti avec pour ambition que son magasin continue d’exister encore longtemps !

Michelle prends le temps de former son apprenti

Hugo WOLFF

Un concert qui laisse sans voix

Comme ils en ont l’habitude, la chorale des jeunes de Seebach : Les Troubadours de la Joie se sont laissés entendre lors de leur concert de l’Epiphanie. La chorale a connu un beau succès le dimanche 5 janvier à l’Église Saint-Martin de Seebach, dans le Bas-Rhin.

Les Troubadours de la Joie ont donné de leurs meilleures voix lors du concert à l’église Saint-Martin de Seebach

Cette année, pour leur concert, les Troubadours de la Joie ont invité la chorale Chantons la Vie de Soufflenheim. Agés d’une quarantaine d’années, ils ont combiné leurs voix à celles des jeunes. Ensemble, ils ont réussi à charmer le public. Un public admiratif tout au long de la représentation. Les deux chefs de chœurs, Camille Muller et Benoît Eschenlauer, ont sublimé les choristes au point qu’il n’y ait plus de place dans les bancs de l’église. Ils étaient environ 400 à venir de tout le nord de l’Alsace. Un nouveau record pour ce concert qui plaît chaque année. 

“Il y avait des gens debout, en haut et au bord des bancs. L’église était pleine à craquer, on n’a jamais vu ça”,

Elisabeth, mère d’une choriste

Deux chorales fusionnées et fusionnelles

Le concert a débuté avec le chant Éveillez-vous, entonné à quatre voix par les Troubadours de la Joie et accompagné à la guitare et la batterie par les jeunes musiciens. Les deux chorales réunies ont chanté Regarde l’étoile, rehaussé par les flûtes traversières et autres trompettes.

Les jeunes musiciens qui accompagnent les Troubadours de la Joie

La jeune Emma a proposé un solo remarquable en reprenant Chanter pour ceux qui sont loin de chez eux, du chanteur Michel Berger.

« Avant la première répétition, je n’avais jamais clairement entendu sa voix, elle est unique et je suis contente de lui avoir permis de faire ce solo. »

Camille Muller, chef de chœur des Troubadours de la Joie

S’en sont ensuite suivis de nombreux chants, a cappella et à l’unisson. La lumière a irradié une communion parfaite entre choristes et public pour chanter ensemble le chant final Peuple Fidèle. 

Dernière note. Silence total pendant quelques secondes : Les derniers rayons de soleil traversent les vitraux colorés. Les projecteurs illuminent les choristes, épuisés, des longues tenues. Les yeux des jeunes scintillent tel un ciel étoilé. Les sourires se forment sur les visages rosés. Les derniers souffles se taisent et un tonnerre d’applaudissement se fait entendre dans la grande église. 

Les sourires d’un concert réussi

Un soulagement pour les deux chefs de chœur et une découverte pour d’autres. 

« C’est la première fois que je chante devant autant de personnes, j’ai rejoint la chorale il y a quelques semaines seulement. C’était super, je me sentais comme une star devant tous ces projecteurs et micros. »

Eliote, 9 ans

Les plus gourmands ont ensuite fait honneur à la galette des Rois lors du traditionnel verre de l’amitié. Le concert étant achevé, cela n’a pas empêché pas les troubadours de continuer à faire vibrer leurs cordes vocales. Le rituel de la chorale est d’entonner un dernier chant : Oh Freedom ! Il est considéré comme l’hymne des Troubadours de la joie depuis une vingtaine d’années, affirme François.

 « Je me rappelle quand j’ai appris ce chant. C’est à l’âge de 7 ans que j’ai intégré la chorale, aujourd’hui j’en ai 22. »

François, choriste depuis 15 ans

Le plaisir du chant traverse les générations. François a également l’intention de reprendre la chorale, comme l’a fait sa grand-mère. Les cinq anciens chefs de chœurs étaient bien évidemment présents pour soutenir les jeunes. Ce bel évènement a pris fin dans la bonne humeur et dans le plaisir de se retrouver lors d’un prochain concert.

Marine Zerr

L’art à travers l’injustice

Vous avez peut-être déjà remarqué ses œuvres dans Strasbourg : sur des murs, des portes, des boîtiers électriques, ces œuvres de street art sont signées Dan23. 

Dan23 est assis dans son atelier, rempli de peintures, de bombes aérosols, de pinceaux et de toiles. Une odeur de peinture et de café enivre l’atelier tout entier, il est en train de réaliser une nouvelle oeuvre.

Artiste de street art depuis 8 ans, Dan23 s’est fait connaître par son style incontournable et son évolution au fil des années. Ce qui pour lui n’est qu’un moyen d’expression, un besoin de créativité est devenu, aujourd’hui, une vraie conduite de vie

« J’étais en roue libre, je dessinai ce qui me plaisait sans trop me poser de questions. »

Dan23
Street-art signé Dan23

Au début, Dan23 cherche ses marques, en passant par la musique, il commence à peindre sur scène pendant des concerts puis à peindre des portraits de musiciens dans la rue. Son travail s’est ensuite porté sur la dénonciation du rôle des médias par la représentation du regard, mais il n’arrive toujours pas à se positionner sur son message et ses choix thématiques. 

C’est en travaillant sur les humanistes qu’il commence à découvrir ses thèmes de prédilection, il comprend alors, que lorsqu’il peint, ce sont les injustices qu’il veut mettre au-devant de la scène. Il peint les portraits de « râleurs » comme Martin Luther-King, Gandhi sans savoir que le fil conducteur est l’injustice.

Un nouveau départ

Il a donc commencé à se documenter là-dessus afin d’apprendre comment le cerveau humain pouvait fonctionner. Dans ses recherches, il a distingué deux grandes familles : celle des hypersensibles qui ressentent de l’empathie ; et celle des analytiques, c’est-à-dire les narcissiques. En étudiant ces deux familles, il les a rapprochées à l’écologie, en comparant les hypersensibles aux personnes se sentant concernées par l’écologie et les narcissiques aux lobbys et aux hommes politiques qui ferment les yeux face aux enjeux actuels.

« J’ai compris que cette hypersensibilité et l’injustice s’était devenu en fin de compte ce que je devais faire car ça me correspondait. »

Dan23

Ce n’est que depuis 1 an que Dan23 a réellement compris son mode de fonctionnement, pour lui tout ce processus n’est qu’une recherche sur lui-même et sur son message qui l’a amené à l’écologie

L’artiste suit énormément les actualités et les événements qui peuvent arriver sur la planète, il va ensuite se documenter sur ce sujet afin de pouvoir cibler et s’exprimer en créant une œuvre. Sa dernière œuvre en date : « Fuck Monsento », est une critique du géant industriel américain spécialisé dans les biotechnologies agricoles qui détruirait notre écosystème. 

Dan23 va aussi ajouter un côté didactique à ses peintures, au lieu de seulement voir une image représentative, Dan va y ajouter du texte ou des données pour informer et sensibiliser les passants qui n’ont pas forcément connaissance de ce qu’il se passe. 

« Le fait de découvrir mon mode de fonctionnement, ça m’a aidé et tout a été plus simple dans ma peinture. »

Dan23

Désormais, Dan décide d’affirmer son message dans cet univers que sont l’écologie et la planète, il refuse tout autre projet qui ne répond pas à cette question. Pour lui, c’est un accomplissement, car avant, il ne peignait que pour mettre du beau dans la ville, avec un petit message derrière. Mais là, c’est le contraire, il veut réellement passer un message pour changer les mentalités

« Je veux ouvrir les mentalités et me changer moi-même. »

Dan23
Fresque d’abeille, place Gutenberg à Strasbourg.

Rudolf Clémentine